Glos, commune située entre Lisieux et Orbec, a une étonnante particularité. Sur le territoire communal, sont implantés 9 manoirs. Si, si je vous assure. Il y a d'abord le manoir de la Quesse (XVIème siècle) au nord. C'est peut-être le plus admirable. Pas facile de le trouver car on y accède par des routes ombragées et si étroites que le croisement de voitures est impossible. Je précise tout de même qu'il n'est pas visitable comme les autres manoirs d'ailleurs. Je ne veux pas d'ennui avec les propriétaires.

Pour vous consoler, on a le droit de les admirer du bord d'une route. Tenez, descendons la route du manoir de la Quesse. Nous apercevons le manoir de la Motte (XVIIème) installé au bord d'un ruisseau. Le manoir de Colandon.est lui difficilement visible. Dans le bourg, le Clos des Iris et le manoir presbytéral. Le curé de Glos, qui était d'ailleurs aussi le baron de Glos, s'est construit cette belle maison en pierre de taille et brique rose vers 1600. Mine de rien, on est déjà arrivé à cinq manoirs. Plus bas, dans la vallée de l'Orbiquet, le manoir de Franqueville étonne par son gros colombier en torchis. De l'autre coté de la rivière au pied de la pente, un ensemble très proche de trois demeures appartenait sûrement à la même famille autrefois : le manoir de Bray, le manoir du fief de Bray et le manoir de la Brairie. Voilà le compte y est : neuf. Vous voilà servi au niveau de l'architecture seigneuriale du XVème au XVIIIème.

Si vous êtes lassé, un petit tour vers l'église Saint-Sylvain. Elle date du début XIème ; c'est pas mal. Jetez un coup d'oeil à l'intérieur ; c'est pas mal aussi. Les murs du choeur sont recouverts de superbes boiseries (stalles, lambris, portes) du temps de Louis XV. Tout l'ensemble provient de l'abbaye de Cormeilles (Eure). Comme cette dernière a sombré corps et âmes au moment de la Révolution, comme beaucoup d'autres monastères, des municipalités ont demandé une part du mobilier. Certaines ont eu l'autel, d'autres des tableaux. Glos a récupéré les boiseries. On ne s'en plaindra pas. L'église de Glos avait aussi récupéré une cloche de l'ancienne église de Villers.

Villers, c'est une paroisse disparue annexée par Glos en 1825. La cloche en question n'est pas restée longtemps dans le clocher de Saint-Sylvain. Bizarrement, en fêtant à toute volée l'Armistice du 11 novembre 1918, elle s'est subitement tue. Et comme à Glos on récupère et on garde tout, on a descendu la mauvaise cloche et on l'a ramené et installé auprès du site de l'ancienne église de Villers. Retour au bercail en somme. Vous pouvez encore la voir à l'entrée du château de Villers.

Peut-être, qu'après tant de richesses évoquées, vous voilà perdu. Pour vous remettre les idées en place, au lieu de relire ce texte, partez à Glos. Il existe un circuit à travers la commune qui relie les nombreux lieux que j'ai cités. Panneaux explicatifs en prime.