Normandie Web : Saint-Pierre-des-Fleurs | |
Région : Haute-Normandie ||
Département : Eure ||
Canton : Amfreville-la-Campagne ||
Habitants : 1137 ||
Auteur : Roger GREGOIRE - Roger.Gregoire@wanadoo.fr Curiosités : |
La commune est située à l'extrême Nord du département de l'Eure, sur le plateau du Roumois , à 6 km au Sud d'Elbeuf-sur-Seine et à 12 km au Nord du Le Neubourg.
Elle est traversée par une route importante : la D.840 anciennement appelée route de Rouen au Mans. Une autre route la traverse d'Est en Ouest au centre du village, il s'agit du CD 26 qui relie La Saussaye à Brionne.
L'altitude varie de 115 m au moulin GUILLAUME dans la vallée de l'Oison à 159 m à l'Ouest sur le CD 26, au carrefour de la Moutonnière, au lieu-dit «le Bout du Haut»
La superficie 279/280 hectares n'a pas variée au cours des siècles, à notre connaissance..
Morphologiquement, le territoire de Saint-Pierre-des-Fleurs peut être divisé en 3 bandes parallèles, orientées sensiblement Est Ouest
Saint-Pierre-des-Fleurs appartient au canton d'Amfreville-la-Campagne distant de 5 km vers le Sud, où se trouvent également la Gendarmerie et la Poste.
Une carte établie par Mr Marcel BAUDOT dans : «Le Réseau Antique du Département de l'Eure » signale la présence d'une voie antique reliant UGGADE ( Caudebec-lès-Elbeuf ) à Verneuil-sur-Avre via Le Neubourg, donc passant à proximité de St Pierre.
« Les rois de Neustrie aimaient à séjourner au c[ogonek]ur de leur royaume pourvu de forêts giboyeuses, près desquelles ils avaient aménagé des résidences royales .» écrit Marcel BAUDOT dans ses recherches sur les origines de l'Eure.
Le palais du Vaudreuil était l'une de ces résidences qui virent se succéder : CHILPERIC, CLOTHAIRE II, DAGOBERT, CARLOMAN. Les forêts où ils chassaient étaient les forêts de Bord, de Louviers et d'Elbeuf-sur-Seine et celle qui bordait l'Oison sur toute sa longueur.
Trente huit nécropoles mérovingiennes ont été repérées dans l'Eure au c[oe]ur de ces forêts, 22 dans le Vexin, les autres à Bueil, Saint-Pierre-des-Fleurs, Tournedos-sur-Seine, Martot, Saint-Pierre-du-Vauvray.....
C'est vers les VIII ème, IX ème et Xème siècles, que le catholicisme pénétra dans nos campagnes, quoique faisant peu d'efforts pour se mettre à la portée des ruraux abandonnés à eux mêmes et vivant de superstitions.
La constitution d'une paroisse était difficile. Il fallait un groupement important d'individus, une église ou un oratoire entretenu par un propriétaire aisé. Le curé, nommé était souvent illettré.
Lors de sa séance du 03 juin 1924, le Conseil Municipal de St Pierre des Cercueils présidé par Mr GROULT maire en exercice, demande que le nom de la commune soit modifié et remplacé par Saint-Pierre-des-Fleurs.
Cette décision approuvée le 29 novembre par le Préfet de l'Eure, est publiée au Journal Officiel du 16 décembre 1924.
Les raisons invoquées par le Conseil Municipal étaient : « vu le nom lugubre de la commune si peu en harmonie avec son aspect riant et gai et surtout les inconvénients provenant des erreurs de la poste... » En effet, l'appellation « des cercueils » n'était pas exceptionnelle, rien qu'en Normandie, on trouvait quatre autres villages ayant ce nom..
On trouve déjà en 1257 : S.PETRUS DE SARQUEUS. Alors bien sûr, nous nous sommes interrogés sur l'origine de ce nom. Quelles sont les raisons qui avaient motivé nos ancêtres pour appeler ainsi notre village ? Malgré de nombreuses recherches dans la documentation existante aux Archives Départementales de l'Eure et aux Archives Nationales à Paris nous ne pouvons pas aujourd'hui affirmer que nous possédons LA bonne explication. Aussi nous contenterons nous de rappeler celles qui ont été fournies par d'éminents historiens :
«Le nom de cette commune dérive d'une découverte très ancienne de sépultures antiques... » ( Abbé LE PREVOST mars 1869).
«Village où a eu lieu une découverte de sarcophages...» ( bulletin de la Société d'Etudes diverses de Louviers 1893/1897 ).
«ainsi nommée parce qu'en construisant l'église on a trouvé un grand nombre de cercueils en pierre » ( V.PANNIER ).
«Le surnom DES CERCUEILS vient d'un grand cimetière antique ou mérovingien qui se trouvait dans le voisinage... » ( Archives Nationales 1902 )
Nous vous laissons donc le soin de choisir parmi les réponses ci-dessus, celle qui vous semble le mieux convenir à la réalité des faits, en attendant que de futures recherches archéologiques et scientifiques apportent des réponses à notre curiosité.
Lors de la séance du Conseil Municipal le 12 mai 1967, Mr Jean Constant ALLAIN, maire en exercice, informe les membres présents qu'il a fait étudier un projet d'armoiries pour Saint-Pierre-des-Fleurs par Mr Charles BRISSON, conservateur au musée d'Elbeuf. Ce projet est adopté à l'unanimité.
Le blason se décrit de la manière suivante : «D'azur, aux deux clés d'or croisées qui sont de Saint Pierre, au chef d'argent chargé de trois roses stylisées ».
Ces armoiries qui font honneur à notre village, sont aujourd'hui bien connues des habitants, elles ornent, entre autres, les véhicules municipaux, ainsi que les plaques des noms de rues.
Pour fêter l'avènement de l'an 2000, la commune s'est dotée d'un logo qui figure sur tous ses documents.
Bordé de saules et d'aulnes, c'est un petit cours d'eau qui donne son nom à une plaisante vallée, il longe Saint-Pierre-des-Fleurs au SUD , sur environ 2 km et sert de limite avec les communes de Saint-Ouen-de-Pontcheuil puis de "Bec-Thomas".
L'Oison prend sa source à Saint-Amand-des-Hautes-Terres et se jette dans la Seine à Saint-Pierre-lès-Elbeuf après un parcours de 17 km. Autrefois, il servait de frontière entre le pays de Rouen et celui d'Evreux. Au cours des siècles précédents, 17 moulins jalonnent son parcours, mais son manque de profondeur nécessite une retenue d'eau pour chaque moulin. L'eau ainsi captée retombe au dessus de la roue à " augets "du moulin et la fait tourner.
Au XVII ème siècle, il existe une loi autorisant les propriétaires des moulins, à détourner l'Oison pour remplir leur réserve d'eau :
«les étangs doivent se remplir la nuit, le seigneur doit laisser libre cours depuis soleil levant à soleil couchant »
Mais cette loi n'est pas respectée, ce qui occasionne de nombreux procès.
En parcourant la route touristique du circuit de l'Oison, nous avons parfois la chance de voir s'envoler un couple de hérons cendrés. En remontant son cours, nous arrivons au moulin de "ST Ouen de Pontcheuil", dernier exemplaire de ces nombreux moulins qui ont fait la richesse de la vallée.
Peu après l'an mil, lorsque le territoire de St Pierre devint une paroisse, il fallait bien qu'il y eut une chapelle, où se situait-elle ? On peut penser qu'elle était bâtie à l'emplacement de l'église actuelle, sur un des points hauts du territoire et à la croisée de plusieurs voies antiques gauloises puis romaines.
L'église paroissiale qui lui a succédé est un édifice cruciforme orienté OUEST-EST comme les églises primitives. Cet édifice est terminé par une abside en hémicycle qui est la partie la plus ancienne de la construction et date du XIV ème siècle ; elle est épaulée par trois contreforts romans.
La nef du XV ème siècle est limitée par une façade en pierres taillées provenant de la vallée de la Seine ; cette nef a été remaniée plusieurs fois. Le clocher carré en charpente et sa flèche octogonale dateraient du XII ème siècle et étaient, à l'origine couverts par des " essentes " de châtaigniers, bois qui chasse les araignées et résiste à la pluie, mais pas à l'incendie. En 1743, on remplace le toit de châtaigniers par un toit d'ardoises.
Dans le chevet deux très beaux vitraux l'un dédié à la « Pêche Miraculeuse » l'autre au « Martyre de St Pierre ».
Entre 1650 et 1750 on dénombre environ 200 habitants, puis de 1750 à 1962 la population variera peu pour se situer entre 350 et 500 habitants. A partir de 1962, elle croît rapidement pour atteindre 1249 au dernier recensement de 1999.
Avec une superficie constante de 279/280 hectares, on peut qualifier l'évolution de la population de St Pierre de normale. Malgré tout, on observe , et ce n'est pas une surprise, une modification profonde de sa structure. En effet, si en 1861, 121 personnes sur 411 vivaient de l'agriculture soit 29,44%, en 1990 on en compte moins de 2 % !.
Enfin, si, comme le prétend la tradition, les Anciens venaient chercher le bon air à St Pierre, on remarquera que notre village, lieu de repos, loin du tintamarre des grandes cités, a su conserver le caractère convivial qui en constitue tout le charme.
Extraits du livre : HISTOIRE DE SAINT PIERRE DES FLEURS
Anciennement : SAINT PIERRE DES CERCUEILS 137 pages, juillet 1994
Il reste quelques exemplaires que l'on peut acquérir en mairie.