Textes - Musée d'Harcourt ©
Harcourt est le berceau d'une très grande famille française. Le Château médiéval est l'un des mieux conservés de notre pays ; enchâssé dans un écrin de verdure, il ne demande qu'à être découvert.
Le domaine fut concédé en 912 à Rollon, lequel l'offrit à Bernard le Danois, fondateur de la famille d'Harcourt. Pendant près de 9 siècles les d'Harcourt seront présents, sauf durant l'occupation anglaise de 1418 à 1449.
Du fait de problèmes de succession ils s'en éloigneront à partir du milieu du XVIIIème siècle.
En piètre état, à l'époque de la vente des biens nationaux, le château n'intéressera personne. Louis-Gervais Delamarre l'acquit en 1802.
Pendant un quart de siècle, cet homme de loi, féru de sylviculture, se consacra au boisement des terres d'Harcourt dont il entendait faire un lieu d'expérimentation forestière et un modèle propre à l'enseignement.
Il légua le domaine à la Société Royale d'Agriculture (l'actuelle Académie d'Agriculture de France) qui en prit possession en 1828.
Grâce aux introductions de Delamarre et de ses continuateurs le domaine est riche de très nombreuses essences ligneuses.
Le Château
A un premier Château de bois, construit au Xème siècle, au milieu d'une étendue de landes et bruyères, a succédé un second château, en pierre, à la fin du XIIème siècle. Le troisième château, partie essentielle de ce qui demeure encore, a été construit en fin de XIVème siècle. Mme de Brancas, épouse d'Alphonse Henry de Lorraine, résida à Harcourt de 1694 à 1715 et fit exécuter d'importants travaux qui rendent difficiles certaines interprétations architecturales.
On peut encore admirer de nos jours :
L'enceinte
: sur 125 m environ ; haute de 6 à 7 m, avec 9 tours de 5m de diamètre aux archères élaries à mi-hauteur pour le passage d'une arme à feu, est encore impressionnante.
La Cour d'Armes ou Basse-Cour qui s'ouvrait sur la campagne environante par deux portes (au nord et au sud) ne possède plus qu'une seule construction d'époque : La chambre des comptes, cependant qu'il est raisonable de penser qu'existaient aussi une grange et une chapelle.
Le Château proprement dit, qui étire ses bâtiments en pans coupés suivant un arc orienté NO/SSE.
- La partie nord, carrée, de 12m sur 10 est la plus ancienne.
- Sous la tour de l'extrémité sud-est du château, des fouilles ont révélé une fosse profonde de 8m60 par rapport aun niveau du sol actuel. L'usage de ces sous sols reste encore une énigme.
- Un pont de bois jeté sur le fossé intérieur et prolongé par un escalier de pierre permet l'accès au château à partir de la cour d'armes. Une passerelle l'a remplacé.
- A l'intérieur on remarquera :
* L'escalier du XVIIe siècle qui conduit au premier étage et se poursuit par un escalier à rampe droite, massive avec des limons d'une seule pièce.
* Au rez-de-chaussée, le vestibule, les anciennes cuisines et les deux pièces occupées par Delamarre pendant ses séjours à Harcourt.
* Au premier étage, de style Louis XIV, les parquets à compartiment, les petites cheminées de la fin du XVIIe siècle et les lambris artisanaux.
* Au second étage, les pièces affectées aux officiers et aux dames d'atour.
La Cour d'honneur, côté Sud a été réalisée par Madame de Brancas en fin de XVIIe siècle.
Le parterre actuel, vers l'Est devant le château, fut réalisé en partie sur l'emplassement des anciens fossés comblés. Traité de nos jours en pelouses, il a dû être conduit en jardin à la française aux XVIIe et XVIIIe siècles.<
Le vivier recevant les eaux de ruissellement est destiné à transformer le fond des fossés en marécage en cas d'attaque.
Le puits : par 70 m de profondeur se situe une importante nappe d'eau. Le rouet en cage d'écureuil permettait de remonter 50 litres d'eau à la fois . La margelle est d'une seule pièce.
Les fossés : en partie comblés vers l'Est à la fin du XVIIe siècle. Ils mesurent de 15 à 20 m de largeur pour 12 à 15 m de pronfondeur.
Retour à la ville d'
Harcourt