Normandie Web : Amfreville-sur-Iton | |
Région : Haute-Normandie ||
Département : Eure ||
Canton : Louviers ||
Habitants : 713 ||
Auteur : Pascale Lambert-Charreteur - lambertp@club-internet.fr Curiosités : Château (18e) |
Louviers fut, du XVIIe au XIXe siècle, une grande cité drapière.
Si l'essentiel du travail de la laine se faisait alors dans la ville intra-muros, deux activités cependant étaient
dispersées dans les campagnes environnantes : le filage, employant une main d'oeuvre féminine de villages
ruraux, et le foulonnage, sur les sites hydrauliques tout au long de l'Eure et de son affluent l'Iton.
C'est ainsi que dicrètement, les moulins à eau d'Amfreville firent leur entrée dans l'histoire locale...
C'est au moyen âge qu'apparurent trois des quatre moulins du village. Placés sur la rive gauche de l'Iton,
ils utilisaient la force hydraulique de la rivière pour moudre le blé en farine.
Deux d'entre eux appartenaient au seigneur d'Amfreville, le troisième à celui du lieu-dit voisin :
"Les Planches".
L'Iton était en effet la propriété de ces seigneurs pour la part qui traversait leurs domaines. Ils y avaient droit exclusif de pêche et d'y faire tourner des moulins...
Les trois moulins étaient bannaux, c'est à dire que les Amfrevillais devaient obligatoirement y faire moudre
leurs blés moyennant le paiement d'une redevance.
D'amont en aval, on trouvait d'abord le "moulin d'Amfreville" puis le "moulin de Quatremare". Ils sont
mentionnés pour la première fois dans une chartre médiévale datant de 1325.
Le troisième, le "moulin des Planches", est cité dès 1226.
C'est au XVIIe siècle, seulement, qu'apparut le premier moulin à foulon que Guillaume Guyot, seigneur
d'Amfreville, installa sur la rive droite de la rivière, en face de son moulin à blé, le "moulin neuf".
Le foulonnage consistait à dégraisser les draps de laine dans l'eau de la rivière.
Pour cela, on plaçait l'étoffe dans une cuve remplie d'eau et de terre glaise, puis elle était frappée
succéssivement par trois paires de pilons mues par la force hydraulique.
Cette opération, en feutrant les fils de laine, apportait aux draps une douceur particulière.
A Amfreville, on travailla surtout la laine d'agneau, plus aisément feutrable.