Le lieu-dit "le Chemin Montois" à Carantilly a été utilisé au Moyen Age par les pélerins qui se rendaient à l'abbaye du Le Mont-Saint-Michel ; selon Monsieur Claude Bouhier, auteur d'une étude sur les "Chemins montois dans les anciens diocèses de Coutances et d'Avranches" (Millénaire monastique du Mont Saint-Michel, tome 3, 1966), l'itinéraire des pèlerins venant de Saint-Lô obliquait vers le sud à "Cerisy", vers "Cenilly", Saint-Denis-le-Gast, Gavray, la Haye Pesnel et Genets. Ce chemin dut être aussi utilisé pour l'accès à la foire de Montmartin-sur-Mer ; cette foire, la "Montmartin", était au Moyen age une manifestation commerciale énorme, rassemblant des marchands de toute la Normandie, de Bretagne, de France, d'Angleterre ou d'Espagne. La police de la foire était assurée par les seigneurs de la région. Pour sa part, celui de Carantilly devait fournir au moins 54 hommes pour monter la garde pendant la nuit. Malgré ces précautions, la foire de Montmartin disparut pendant la guerre de Cent ans après avoir été pillée par des brigands.
Depuis plus de 3 siècles, Carantilly posséde une école. Dès 1960, il est fait mention dans les archives d'une rente acquise pour le fonctionnement de l' " escole de la paroisse " ;
Il y a environ 100 ans (1890), les petits carantillais se rendaient à l'école dans l'actuelle épicerie, bâtiment loué à la commune par monsieur de la Boisdre, gendre de monsieur de Carantilly.
Les carantillaises, quant à elles, ont bénéficié de la loi de 1850 qui prévoyait la création d'une école primaire communale de filles dans les communes où il y avait suffisamment d'habitants. Aussi, en l'année 1856, le conseil municipal accepta la création d'une école de filles car la commune comptait alors une population de 1376 habitants et «une institutrice était alors jugée indispensable pour l'instruction des petites filles». Les petites carantillaises allèrent donc travailler dans le pavillon de l'étang, également propriété de monsieur de la Broise. Ces sont des religieuses, qui à l'origine, assurèrent l'enseignement.
Quelques années s'écoulèrent ainsi. Le conseil municipal s'occupait aussi de l'aménagement des écoles. On notera en août 1862 une délibération concernant l'achat d'une bibliothèque d'un montant de 60 francs.
Cet achat fut bien difficile car la commune n'avait que " de modiques ressources " et elle avait déjà un emprunt important pour couvrir l'agrandissement et la construction du clocher de l'église. Finalement, le conseil municipal accepta cette dépense car la circulaire du ministre précisait
« qu'aucune concession de livres ne pourrait être faite si la commune ne possédait pas ce meuble ».
En 1880, ce fut une dépense d'un autre ordre qu'il fallut envisager : une circulaire du préfet demandait la construction d'une maison d'école de garçons dont la commune était dépourvue alors que la loi du 1er juin 1878 l'imposait. Le conseil décida de donner suite « estimant que la commune était absolument tenue de se pourvoir du bâtiment scolaire qui lui faisait défaut et qu'il était par ailleurs du plus haut intérêt pour l'instruction des enfants de se procurer ce local ».
Le conseil chargea le maire de s'entendre sans délai avec l'inspecteur primaire et l'architecte pour la préparation du dossier.
Le 7 novembre 1878, le préfet demanda que des améliorations soient faites à l'école des filles : le conseil refusa d'entreprendre ces travaux aux frais de la commune mais chargea monsieur le Maire de s'entendre avec le propriétaire pour rendre le local convenable.
Une semaine plus tard, ce fut l'inspecteur primaire qui signala le besoin d'une nouvelle école de filles mais le conseil municipal resta sur sa position.
Le 20 mars 1881, une nouvelle demande du préfet fut de nouveau rejetée car le conseil ne trouvait pas nécessaire de s'endetter à nouveau « pour une construction dont on pouvait bien se passer ».
Mais en juin 1881, l'état offrant des aides financières aux communes, le conseil finit par accepter ces travaux.
Accorder aux filles les mêmes conditions d'éducation qu'aux garçons demanda 3 ans.
En 1885, le conseil contracta un emprunt et l'école fut finalement construite en 1886. Chaque salle de classe fut aménagée pour recevoir 40 élèves au plus.
La pompe aménagée en 1922 pour les écoles fut remplacée en 1932 par une pompe alimentant les écoles en eau potable puis par les robinets existant en 1952.
Le conseil municipal décida aussi de faire l'acquisition d'un poêle en fonte avec grille protectrice pour l'école enfantine. Le chauffage central au fuel fut installé en 1989.
Les classes furent équipées en électricité en 1929. A partir de 1971, le carrelage vint remplacer les parquets déjà rénovés des 2 classes. Les cours d'école furent goudronnées en 1977 puis amputées d'une vingtaine de m2 lorsqu'il fallut agrandir la mairie.
Aujourd'hui, l'école ne compte plus que 2 classes. La troisième classe a été aménagée en cantine scolaire en 1975.
Quant à la 4ème, elle a été désaffectée en 1990 et est devenue une salle de réunion.
Les élèves s'y rendent chaque jour pour profiter de la bibliothèque scolaire qui y est installée.