Certains disent, qu'en ce temps là, le curé de Sept-Forges qui rentrait
de nuit, après avoir été visiter un malade, fut surpris par la neige.
Désespérant de retrouver son chemin, il implora St Joseph qui lui
apparut et lui remit un bâton, grâce auquel la neige s'écarta sur son
chemin.
D'autres prétendent que cela se passait au XVIe siécle, pendant les
guerres de religion. Devant aller voir un mourant en pleine nuit, le
curé de
Sept-Forges craignait de tomber dans une embuscade tendue par
les protestants. Après avoir prié Saint Joseph, celui-ci lui remit un
bâton destiné à écarter les malheurs.
Ce qui est certain, c'est qu'il existait à
Sept-Forges une confrérie de
St Joseph et qu'une chapelle dédiée à son saint patron y fut érigée dès
la fin du XVIe siècle. Différents actes de rente ou de donations
démontrent l'activité de cette confrérie, ces dons ayant permis
l'agrandisement de la chapelle en 1654.
Tant qu'au bâton, il disparut à la Révolution mais fut remplacé par une
bannière représentant la Sainte Famille. Ce bâton miraculeux, qui
écartait du malheur ses possesseurs, était mis aux enchères chaque
année, le troisième dimanche après Pâques, à l'issue des vêpres. Le
produit de la vente servait à l'entretien de la chapelle St Joseph.
Des photos prises vers 1900 attestent que cette vente attirait la foule
des fidèles venus de
Sept-Forges et des communes environnantes.
Cette coutume s'est perpétuée jusqu'en 1955, date à laquelle l'abbé de
l'époque décréta qu'il ne voulait plus encourager cette superstition.
La trace de cette ancienne coutume se perpétue par la mémoire des
Anciens et, dans l'église paroissiale, un vitrail illustre la vente aux
enchères du bâton de Saint Joseph.
Récit de Mme Héléne Lebossé-Boisgontier née à Sept-Forges en 1908.