Histoire de Dieppe
Née sur l'estuaire de «La Deep» dont elle emprunte, Dieppe doit son essor à la conquête de l'Angleterre par
Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, en 1066. Les échanges entre les deux pays, réunis sous le même sceptre, y favorisent le développement d'un port de commerce et de pêche.
La cité de Jehan Ango
AU XVIe siècle, Dieppe est le premier port de Normandie. Les nefs de l'armateur Jehan Ango, ami de François Ier, abordent au Brésil, en Afrique, découvrent les côtes du Massachussetts, pénètrent dans l'océan indien. La «course» enrichit la ville qui atteint une prospérité jamais retrouvée.
Au XVIIe siècle, c'est de Dieppe que partent colons et missionnaires pour le Canada.
La «Reconstruction»
Les maisons sont alors alors construites à pans de bois au-dessus d'un soubassement en silex. Elles seront détruites dans l'incendie déclenché en 1694 par le bombardement de la flotte anglo-hollandaise. C'est une ville classique aux façades de briques blanches qui est reconstruite sur ordre du roi Louis XIV, par M. de Ventabren, ingénieur de Vauban.
A découvrir : les cours aux escaliers extérieurs en bois, la Restauration de l'îlot Sainte-Catherine primée par le ministère de l'habitat et de l'urbanisme (1985), les balcons en fer forgé.
La Reine des Galets
Dès 1823, sous l'impulsion de la duchesse de Berry, le goût pour «les bains de mer» attire l'aristocratie internationale. Peintres, musiciens, hommes de lettres découvrent Dieppe, la mer et la lumière normande. Les remparts sont démolis (sauf «Les Tourelles» alors prison). Un théâtre à l'italienne (classé M.H. en 1992) est offert en 1827 à Marie-Caroline, duchesse de Berry. La vocation touristique de Dieppe est née.
L'église Saint-Jacques
La construction de l'église, sur la route du Pélérinage de Compostelle, débute vers 1168, sous Henri II Plantagenêt. Incendiée en 1195, achevée au XIV e siècle puis embellie d'un fin décor Renaissance rappelant celui du château de Gaillon.
A remarquer : le mur des «sauvages» (frise représentant les personnages des contrées visitées par les nefs de Jehan Ango), les impressionantes clés pendantes du choeur, les graffiti (ex-voto gravés par les marins revenus de leurs périlleuses expéditions).
L'église Saint-Rémy
A l'époque romane, une église Saint-Rémy s'élevait à flanc de côteau, à l'Ouest de la ville. Une seconde église sera érigée sur un nouvel emplacement dès 1522. Mais en 1560, les guerres de religion stoppent les travaux qui reprennent un siècle plus tard.
A remarquer : les orgues du XVIIIe siècle classées M.H., un ensemble de vitraux du XIXe siècle, provenant des ateliers de Sèvres et de Lusson.
De la forteresse... au musée
Dominant la ville à laquelle le reliaient les remparts, le château dresse son austère silhouette (appareil de silex et de grès) sur une terasse naturelle. En 1443, Charles Desmarets construit quatre tours reliées par des courtines englobant la tour Ouest (XIVe siècle). L'enceinte s'agrandit au XVIe pauis au XVIIe siècle, incorporant le clocher de l'ancienne église Saint-Rémy. Prison à la Révolution, caserne au XIXe siècle, le château est racheté par la ville en 1902 pour être transformé en musée.
A découvrir : la plus remarquable collection d'ivoires d'Europe. (Dès le XVIe siècle, l'ivoire débarqué à Dieppe est sculpté sur place.)