Dieppedalle cache des mystères dans ses falaises ! 45 caves creusées dans la falaise par des moines troglodytes.
1472 :
Des pénitents du Tiers-Ordre de Saint-François fondent un monastère dans d'anciennes carrières, en exploitation probablement dès l'époque gallo-romaine. Deux raisons expliquent cet emplacement : la faiblesse des ressources de l'époque, dans un pays affaibli par la guerre de cent ans, et la volonté de modestie de cet ordre mendiant qui ne vit que de la quête.
Pendant 150 ans, les moines et les prêtres vont subsister dans ces pièces, froides et humides. Chapelle, église, dortoir, réfectoire, cuisine, salle capitulaire, toutes les fonctions d'un monastère classique sont hébergées dans une pièce souterraine différente, taillée au pied de la falaise et reliées entre-elles par des galeries. Durant un siècle et demi, une trentaine de moines vont faire vivre ce lieu de culte fréquenté de toute évidence la population des alentours. Des graffitis marins attestent que les matelots de l'époque venaient au monastère recommander leur vie à Dieu avant d'embarquer.
17e s. :
Entre 1612 et 1632, les moines vont peu à peu construire des bâtiments entre le pied de ka falaise et de la Seine. Une église d'abord, puis des bâtiments de vie, tandis que dans le même temps, les Pénitents s'installent et prospèrent à
Rouen (où l'on trouve le cloître du même nom). A ce moment, le couvent des Pénitentds est lieu d'accueil et de repli, ce qu'il ne cessera plus d'être. En 1685, les Protestants persécutés après la révocation de l'Edit de Nantes se réuniront à Sainte-Barbe. Au 17e et 18 e siècle, les religieux hébergeront des aliénés et des «Libertins». Des internements discrets ont lieu au couvent.
Révolution - 20e s. :
A la Révolution, les derniers frères du Couvent se dispersent. L'église est transformée en «Temple de la Raison». En 1790, un industriel prend possession des lieux pour les transformer en filature. Un projet qui ne sera pas mené à terme. Il faudra attendre 1836 pour qu'un particulier rachète les lieux et en fasse don aux Soeurs de Saint-Joseph de Cluny. La vie religieuse reprendra alors pour un siècle.
D'abord pensionnat de jeunes filles , le couvent servira ensuite de maison de retraite. En 1947, les soeurs quitteront définitivement les lieux afin de s'installer à
Darnétal.
Depuis 1948, les bâtiments abritent un centre d'accueil d'urgence de l'Oeuvre normande des mères, une association qui aide les femmes en difficulté et leurs depuis 1942.
Depuis 1994, l'association Art et Echanges a décidé de mettre le monastère souterrain en valeur afin d'en permettre la visite.
Extrait du Paris-Normandie, du 5 juin 1998, rubrique région, p17
Tous les dimanches, entre Pâques et le 3eme dimanche de septembre
visite guidée d'une heure entre 14h et 17h30
Tarifs : adultes 15 FF, 14-18 ans et groupes 10FF, - de 14 ans gratuit
Renseignements : +33 2 32 83 07 95