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Guillaume le Conquérant

Auteur : Olivier Courtois - Olivier.COURTOIS@adecco.fr

Falaise, 1027 - Rouen, 7 septembre 1087

Guillaume est le fils de Robert le Magnifique, (dit aussi Robert le diable), il est donc par son père, le descendant en droite ligne de Rollon. Sa mère Herlèva (probablement la fille d'un tanneur) est la concubine de Robert, qui l'a marié plus tard avec Herluin de Conteville. De ce mariage elle eut aussi trois autres enfants Odon, Robert et Adélaïde, les deux premiers ayant d'ailleurs à jouer un rôle important dans la Normandie de Guillaume. Cette naissance hors mariage lui vaudra d'ailleurs son premier nom: "Guillaume le Bâtard".

Alors que son père décide de s'embarquer pour les croisades, il est désigné officiellement, à l'âge de sept ans, comme le prétendant au trône. A cette époque, la désignation d'un "bâtard" comme successeur n'est pas complètement "anormale", elle est tolérée suivant l'usage nordique ("More danico").

Cependant à la mort de son père, l'année suivante, son titre sera contesté par de nombreux autres prétendants, les richardides, fils ou héritiers directs des précédents ducs de Normandie. Pendant plusieurs années, une "guerre de succession" faite de complots et conjurations fera rage et sera marquée par de nombreuses tentatives d'assassinat contre Guillaume et la mort de nombre de ses proches, notamment Osbern de Crépon, sénéchal de Normandie.

Face à ses complots multiples, Guillaume va chercher des alliés puissants pour asseoir son autorité; il va notamment se tourner vers Henri 1er, roi de France, dont il est le vassal. Une bataille rangée finira par se tenir à Val-ès-Dunes en octobre 1047 et verra la victoire de Guillaume et de ses partisans, grâce notamment au ralliement surprise d'un des conjurés Raoul Toisson. A partir de cette période, une des tâches principales de Guillaume sera d'assurer son autorité, voire de la renforcer sur l'ensemble de son territoire. Il livrera bataille notamment sur "les frontières": à l'Est, vers le sud avec la prise d'Alençon et à l'ouest contre la Bretagne. S'il assoit ainsi son autorité, sa puissance lui vaudra de plus en plus une certaine méfiance de la part de ses puissants voisins, notamment de son ancien allié le roi de France.

Un autre moment fort de son règne, est son mariage avec Mathilde (vers 1050 dans la région d'Eu). Si les chroniqueurs de l'époque soulignent le fait que ce mariage est un mariage d'amour, force est de constater que cette union sera des plus importantes pour Guillaume. Si l'église s'opposa un temps pour des raisons de consanguinité à ce mariage (et aussi pour des raisons politiques), Guillaume décidera de passer outre. Mathilde est la fille du comte de Flandre et Guillaume va donc trouver un allié de taille en la personne de ce puissant seigneur. Qui plus est Mathilde saura se montrer fort avisée et Guillaume lui confiera souvent les affaires de l'état lorsqu'il sera au loin. Finalement il faut aussi signaler le fait que la fidélité de Guillaume à son épouse évitera en partie à ses fils les querelles de succession qu'il avait connues. Le conflit avec le saint siège né avec ce mariage disparaÓtra peu à peu et sera clos lors de l'édification des deux abbayes caennaises.

Si Guillaume est surtout connu aujourd'hui, c'est surtout grâce à la conquête de l'Angleterre. Si elle n'est pas la seule cause de gloire des guerriers normands à l'époque (il faut se rappeler les conquÍtes normandes en Italie du sud et les participations des nobles normands aux croisades) elle est sans doute la plus marquante. Cette conquÍte, qui répond aux prétentions légitimes de Guillaume sur le trône d'Angleterre, et à la trahison d'Harold. Cette conquÍte est marquée par le débarquement de la flotte normande, composée d'environ un millier de bateaux, à Pevesey. L'armée était constitué d'environ 8000 hommes et de leurs montures ainsi que des provisions. La bataille d'Hastings, le 14 octobre 1066, marquera la victoire de Guillaume et de la cavalerie normande grâce à la mort d'Harold.

Guillaume meurt le 7 septembre 1087 aux alentours de Rouen et à sa demande expresse est inhumé à l'abbaye Saint Etienne de Caen.