Normandie Web : La Saussaye | |
Région : Haute-Normandie ||
Département : Eure ||
Canton : Amfreville-la-Campagne ||
Habitants : 1844 ||
Auteur : Karl Dubost - webmaster@normandieweb.org Curiosités : André Maurois, Eglise |
Goujon - Micaux - Metairie - Pignot - Auvray - berment - Mari - Prieur - Jamet - Guerrier - Kraeminger - Alepee - Potel - Hugues - Foucher - Mainbourg.A quelques mètres de la stèle, une dalle rappelle le souvenir d'ue étrangère morte jeune :
Jeanne Wanda de Scymkiewiczépouse d'Emile Herzog. Nous connaissons tous cet Elbeuvien par son pseudonyme - André Maurois - et par son oeuvre littéraire remarquable. Il vécut à La Saussaye dans les années vingt. Il y était ainsi venu pour essayer de guérir, par une cure de bon air, sa femme atteinte de phtisie. Dans ses mémoires, il dit tout le charme de La Saussaye :
«J'avais acheté à La Saussaye, joli village proche d'Elbeuf, une maison qu'entourait un petit parc. Un mur fortifié avait jadis protégé le tout. Il n'en restait que deux portes aux arceaux romans, qui formaient un décor gracieux, fermé... J'aimais tout de suite beaucoup notre maison de La Saussaye, qu'entouraient à perte de vue des champs de blé, pavoisés de coquelicots, de bleuets, de marguerites...»Et encore ces quelques lignes qui réconfortent après le souvenir peu honorable laissé par les Chanoines :
En cet été de 1923, Jeanine, redevenue pieuse, eut de longues conversations avec l'Abbé Lemoine, Curé de La Saussaye. «C'était un prêtre de campagne, jeune et ardent, de morale stricte qui supportait courageusement une pauvreté presque incroyable, en ce pays de fermiers riches... J'admirais son désintéressement...»La jeune maman mourut de tuberculose. A cette époque, on ne guérissait pas. En 1939, les prémices de la Seconde Guerre Mondiale secouèrent La Saussaye. A la fin de l'été, mobilisation des hommes, rentrée des récoltes par de jeunes volontaires ; au printemps suivant, long défilé des colonnes de réfugiés belges, bientôt suivis en mai 1940 par l'exode des Elbeuviens (Elbeuf-sur-Seine brûlait en juin 40), vers Le Neubourg et les routes encombrées menant au sud. Puis vint,l'Occupation, plus lourde encore pendant la Bataille de Normandie et le reflux allemand vers Rouen et le Nord, dans le désordre et parfois l'inattendu : on pouvait faire prisonnier des Caucasiens dans la côte de La Saussaye et trouver des fusils russes jetés dans les haies. En août 1944, la libération coïncide avec la fête patronale Saint-Louis Ce fût d'abord l'arrivée des premiers Américains apparus dans les chemins venant de Saint-Martin et de Saint-Pierre, bientôt suivis par des Canadiens : le «Régiment de la Chaudière» venu de Lévis : des Normands à l'accent chantant retrouvait des Normands. Des salves d'artillerie de "77" allemands tirées de Saint-Aubin rendirent ces journées périlleuses. C'est aussi l'époque du passage des V1, tuyaux de poêle volants, pétaradants et incertains dans leur trajectoire, s'abattant parfois bruyamment dans la réion au lieu de gagner l'angleterre. Parfois aussi le ciel était ecombré de Flying Fortress venus détruire les renforts allemands entassés sur les quais de Rouen (la semaine rouge de Rouen). Le ciel s'éclaircit, les troupes gagnaient la Belgique, la Hollande (bientôt les Ardennes, Azhelnn...). Les rues de La Saussaye restaient encombrées d'interminables convois verts venus de Cherbourg. De grands conducteurs noirs mâchaient placidment leur chewing-gum au pied des convois verts immenses qui remplissqient la rue Gustave Hue. Il y eut bientôt 600 km à faire pour ravitailler les troupes alliées. Au cimetière, on ajouta le nom d'un nouveau nom combattant : Henri Couy. A cette époque, le village comptait environ 450 habitants. Il gardait depuis longtemps sa forme traditionnelle. Avec les années 50, ce fut l'essor... Sommaire - Chapitre VI - Retour à la Saussaye