Tiré du bulletin municipal officiel N°1 de
Montfort-sur-Risle
Entre Seine et Risle, le Roumois dût être pour nos lointains ancêtres une région privilgégiée pour la chasse et
Illeville-sur-Montfort fut certainement un lieu très tôt habité. Faits historiques réels ou légendes dorées, on évoque encore la mara Imbert située en forêt, près de Rougemontier qui aurait été, dit-on pavée d'or. Ce qui est sûr c'est que cette commune fut colonisée par les Romains. Deux voies la traversèrent, un camp militaire et une riche villa y furent construits.
Au XIeme siècle Illeville s'appelait
Willerville, c'est à dire le domaine de Guillaume. Est-ce de
Guillaume le Conquérant ou de Guillaume, fils de Torf, dont il s'agit, on ne sait pas, car les historiens ne sont pas d'accord sur ce point. Ce qui est certain, c'est que c'est un nom d'origine normande. Illeville appartint comme village normand au Roi d'Angleterre jusqu'à ce que Philippe Auguste reprenne la Normandie aux Anglais. C'est le Roi qui ordonne l'édification de l'église actuelle.
Louis XII, vers 1520 céda aux Chartreux de Rouen, tous les droits qu'il possédait à Illeville, les revenus et une maison seigneuriale. De ce château de Louis XII il ne reste rien aujourd'hui même pas le magnifique puits que l'on rechercha en vain.
Illeville souffrit des guerres de religion, un certain nombre de ses habitants s'était converti à la religion réformée, beaucoup durent s'expatrier en 1685 (Edit de Nantes).
Les Chartreux possesseurs du Manoir et de terres furent sans cesse en procès avec les curés, les cultivateurs et même un seigneur d'Ecaquelon.
En 1787 la paroisse d'Illeville payait 3040 livres de taille et une foule d'autres charges, dîmes, droits seigneuriaux, corvées. La révolution éclata et ce fut M. Chefdeville, maréchal ferrant qui fut le premier Maire. Lui succéda M. Hardel, il fut victime d'une bande de "chauffeurs" dirigés par un certain Lepeltier. M. Marie fut le troisième maire, rédacteur des cahiers de doléances, ami de Dupont de l'Eure bon et estimé, il dirigea les affaires communales de 1806 à 1855.
Plusieurs soldats s'illustrèrent pendant les guerres de l'Empire, l'un deux Jean-Jacques Gosseaume était surnommé Moscou.
En 1840 la commune compte 1025 habitants mais comme toutes les campagnes, elle subit la révolution industrielle et se dépeuple.
L'église primitivement dédiée à Saint-Philbert, d'où son clocher à base carrée, et Saint-Blaise passe en 1809 sous le patronnage de Saint-Médard que l'on continue traditionnellement d'honorer le dimanche suivant sa fête.
On trouve dans l'église de belles soieries, une piét du 15e siècle, un chemin de croix offert par Napoléon III et dans un angle se tient humblement un Saint-Fiacre patron des jardiniers.