icotit picture Normandie Web : Montebourg
Région : Basse-Normandie || Département : Manche || Canton : Montebourg || Habitants : 2277 || Auteur : Jean Margueritte - jean.margueritte@voila.fr

Curiosités : Fête des foins, Syndicat d'initiative

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NOM DE LA COMMUNE

De "burg", d'origine germanique, qui désigne un lieu fortifié, et d'un élément qui le détermine: le terme Montebourg pourrait être un raccourci pour "le bourg où l'on monte". Le site de Montebourg, commente René Lepelley, professeur émérite de dialectologie normande de l'Université de Caen, s'élève à environ 70 m au-dessus du niveau de la mer, alors que Valognes, à cinq kilomètres de là, n'est qu'à 35 m.

LE SAINT PATRON

Saint Jacques, dit le Majeur, fils de Zébédée et de Marie Salomé, premier apôtre martyr, décapité en 44 (Evangiles, Actes des Apôtres, légende dorée de Jacques de Voragine). Fête de 25 juillet. Montebourg avait, avant la Révolution, un office particulier approuvé par l'évêque de Coutances, pour cette fête à l'église. Montebourg conserve d'ailleurs plusieurs statues de son saint patron représenté en pèlerin: un saint Jacques de très belle facture en pierre calcaire du XIVe siècle au portail de l'église (MH); un saint Jacques en pierre calcaire du XVe siècle, caractéristique de la sculpture populaire du Cotentin, au presbytère; une statue en albâtre anglais du XVe siècle (MH), adossée à un pilier de l'arc triomphal de l'église, à l'entrée du ch[oe]ur; un saint Jacques en plâtre plein (vers 1860) au chevet du ch[oe]ur de l'église.

FÊTE COMMUNALE

La Saint-Jacques, le week-end qui précède le 25 juillet, avec couronnement de la statue de Saint-jacques sur le parvis de l'église par un enfant de la communion (idéal s'il s'appelle Jacques): c'est une cérémonie très ancienne (reliquat d'un Mystère médiéval, selon Denise Péricard-Méa, responsable de recherche de l'Union française des Amis de Saint-Jacques) et aujourd'hui unique en Europe. A cette occasion, se montrent en grand costume les membres de la "Confrérie gastronomique des Chevaliers de Saint-jacques", qui n'a rien à voir avec une confrérie charitable ou de dévotion, mais qui promeut avec jovialité les coquilles saint-jacques (que l'on pêche sur les côtes du Cotentin) et les tripes et pieds de cochon, solides spécialités que les auberges de Montebourg préparaient pour les éleveurs lors des foires d'hiver, notamment à la Chandeleur.

POPULATION

2 201 habitants au recencement de 1999; 2 277 en 1990. Tendance: baisse de 3,3%. Mais les communes riveraines, Saint-Floxel et Eroudeville, comblent généreusement la perte de 76 habitants du chef-lieu (Montebourg est d'ailleurs un des cantons ruraux qui progressent entre 1990 et 1999).

Les Montebourgeois portent le sobriquet de "Cassins". Ils le portent aujourd'hui fièrement comme une distinction. Mais le sobriquet au siècle dernier (et jusqu'à la guerre) était volontiers malveillant: "Cassin" rappelle la vie de Saint Benoît, fondateur des bénédictins. Or, le bourg dépendait des moines de l'abbaye de Montebourg, sise à ses portes, et Cassin signifiait "fils de moines", autrement dit "bâtards". La plaisanterie venait des Valognais et servait dans les bagarres dignes de la Guerre des boutons que les gamins des deux cités se livraient le jeudi dans les bois de Saint-Cyr, à mi-chemin des deux clochers. Les Montebourgeois rendaient aux Valognais la monnaie de leur pièce en les appelant "les b'veux de lait sû", les buveurs de lait sûr, c'est-à-dire de ce liquide qui reste quand on a baratté la crème pour obtenir le beurre. Traduction: ils sont si pingres qu'ils préfèrent boire ce qu'on donne ordinairement aux cochons plutôt que de perdre un sou sur la transformation du lait! Ah! ses douceurs entre communautés proches au temps des diligences!

BUDGET 2000

POLITIQUEMENT

Aux élections présidentielles de 1995 :
Inscrits : 1 397.
1er tour :

2ème tour : Chirac: 53,8%. Jospin: 46,2%. Abstentions: 17,5%

Aux européennes de 1999: Les chasseurs (CPNT) font 18,3%. Abstentions: 56,3%.

PATRIMOINE

Le camp gaulois du Mont Castre.

L'Abbaye Notre-Dame de l'Etoile (XIIe-XIXe siècle): ancienne abbaye bénédictine détruite à la Révolution, abbatiale reconstruite sur les bases des murs d'origine entre 1892 et 1933, sur le modèle architectural de l'abbaye de Saint-Georges de Boscherville dans la vallée de la Seine (abbaye qui avait été consacrée vers 1150, dans les mêmes années que l'abbaye de Montebourg). Au Moyen-Age, l'abbaye possédait plusieurs prieurés et domaines en Angleterre, dans l'Île de Wight, le Dorset, le Devon, le Berkshire, et l'abbé était chanoine de Salisbury: il avait sa stalle dans le ch[oe]ur de la cathédrale et une maison canoniale dans l'enclos. Aujourd'hui, l'abbaye est un collège doublé d'un lycée agricole avec une ferme d'élevage et un centre national de formation adulte en vachers (stages pour l'utilisation des machines à traire). C'est aussi un centre d'accueil pour stages, séminaires et séjours de vacances.

L'église Saint-Jacques, construite entre 1318 et 1329 sur ordre de l'abbé bénédictin Pierre IV Ozenne. Modèle par excellence d'une église moyenne du Cotentin du premier tiers du XIVe siècle, avec, à la croisée du transept, sa tour couronnée d'une flèche de pierre, caractéristique des églises normandes. Vitraux modernes de 1961, dont la grande verrière du ch[oe]ur consacrée à Saint-Jacques. Elle a succédé à une église plus modeste déjà consacrée à Saint-Jacques, qui avait été édifiée au XIIe siècle, mais trop modeste pour une population qui, grâce au développement économique du bourg autour de ses foires et marchés octroyés par G"uillaume-le-Conquérant", Henri 1er Beauclerc et Henri II Plantagenêt, et autour de son artisanat du cuir, avait pu atteindre les 1 500 habitants juste avant la Guerre de Cent Ans et la grande Peste. Le vocable Saint-Jacques fait de cette église l'un des rares sanctuaires paroissiaux consacrés à l'apôtre dans la Manche. Il s'explique (comme à Saint-James, dans l'Avranchin) par la situation de Montebourg sur le chemin vers Le Mont-Saint-Michel et Compostelle que les pèlerins anglais empruntaient après avoir traversé la mer de la Manche entre Portsmouth et Barfleur (une voie qui a perduré plus de cinquante ans au-delà de la perte de la Normandie par la couronne d'Angleterre en 1204).

Les remparts du XIVe siècle, du temps des Navarrais et de l'occupation anglaise vers 1375. Echauguettes.

Le quartier ancien de la Foulerie au bord de la rivière la Durance (XVe-XIXe siècle): anciennes tanneries et teintureries.

Architecture de la Reconstruction (1950-1960): le bourg a été pilonné par l'artillerie US de marine le 8 juin 1944; et les Allemands ont mis le feu aux maisons à l'aide de bouteilles incendiaires avant de se replier sur Cherbourg dans la nuit du 18 au 19 juin 1944.

LES MAIRES DEPUIS 1945

Albert Pèlerin, garagiste, nommé par les Américains en juillet 1944 (juste avant que le général De Gaulle interdise cette pratique des libérateurs). Il succédait à Eugène Ruet, ancien tanneur. Il a été conseiller général jusqu'en 1964, et maire de Montebourg jusqu'en 1965.

Henri Le Cacheux, maire de 1965 à 1989, conseiller général de 1964 à 1976, puis de 1982 à 1988.

Alain Huraux, kinésithérapeut, maire de 1989 à 1995.

Louis Le Cacheux, agriculteur retraité, neveu de Henri Le Cacheux, maire en 1995.

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