Normandie Web : Culture |
(1749-1827)
D'après Ciel et Espace, n°238, juillet-août 1989, Bernard Nomblot.
Malgré que Pierre Simon de Laplace eut été une excellent scientifique, il a vêcu les périodes de passage de la Royauté à la République sans états d'ame et en adhérant à la pensée en vigueur.
Il est né le 23 mars 1749 à Beaumont-en-Auge dans le Calvados. Il garda très soigneusement caché ses origines. On ne sait donc que très peu de choses : son père était cultivateur et négociant en cidre. Il futintégré à l'école militqire de Beaumont-en-Auge en tant qu'externe, où très rapidement ses dons en mathématiques lui permirent, à la fin de ses études d'être nommé professeur de mathématiques de cette école (17 ans).
A l'age de 19 ans, il se rend à Paris où d'Alembert le nomme professeur de mathématiques à l'école militaire de Paris après la démonstration de ces talents.
Il est très vite passionné par la mécanique céleste et en 1773, il résoud le problème de dérive des orbites de Saturne et de Jupiter en démontrant que ces phénomènes sont d'une périodicité de 929 ans. Cet anomalie observé depuis Tycho Brahé valut par sa résolution à Laplace la considération des plus grands scientifiques et son élection à l'Académie des Sciences. Il sera membre définitif en 1785.
En 1784, suite à une nomination de Louis XIV au cadet de l'Artillerie, il rencontre Napoléon Bonaparte. Tous ses travaux de mécanique céleste tendent à démontrer que l'univers est naturel et stable. Ses travaux sont essentiellement théoriques et sa rigueur scientifique l'invite à refuser toute intervention divine.
Peu intéressé par la Révolution Française, il participe à partir de 1792 à l'organisation de l'Ecole Polytechnique et devient membre à l'Institut de France. Il obtient également la présidence du Bureau des Longitudes.
En 1796, il publie «L'exposition du système du monde», ouvrage ayant pour but d'expliquer la naissance du Système solaire. Il donne la première hypothèse de la naissance simultanée du Soleil et des planètes à partir d'un même nuage de gaz et de poussières en rotation.
Napoléon fit remarquer à Laplace : «Votre travail est excellent mais il n'y a pas de trace de Dieu dans votre ouvrage», Laplace lui répondit : «Sire, je n'ai pas eu besoin de cette hypothèse.»
Après avoir occupé de multiples postes politiques sans grand panache, il se consacre à partir de 1799 à un traité de mécanique céleste, ouevre en sept volumes achevée en 1825. Il détermine dans ce long travail la loi de moindre action. Cette loi lui permet de déterminer les mouvements d'oscillations et de résonances du système solaire ainsi que les marées, la précession des équinoxes, la libration de la Lune et la nature non solide de l'aneau de Saturne.
Il imagina le prémice du trou noir en l'hypothèse d'un corps si dense que sa propre lumière ne pourrait s'en échapper en précisant qu'il serait donc indétectable à nos yeux.
Il mourut le 5 mars 1827 à Arcueil.