LA BATAILLE DE LA HOUGUE
Cette bataille a été à l'origine de la construction des deux tours de la Hougue et de Tatihou : le site n'était pas du tout protégé : c'est ce qui perdit les Français.
Depuis 1685, Jacques II Stuart régnait sur l'Angleterre, l'Ecosse et l'Irlande. Il avait épousé en 1672 la catholique Marie de Modène, en secondes noces. A la naissance de leur fils, les grands seigneurs anglais, devant le danger de voir la couronne passer à un catholique, se tournèrent vers l'un des gendres du roi, Guillaume d'Orange, Stathouder (chef des armées) des Provinces-Unies de Hollande. Il débarqua en Angleterre en 1688 et Jacques II s'enfuit sans livrer bataille. En 1689, Guillaume et son épouse Marie furent proclamés roi et reine d'Angleterre par le parlement. Le roi détrôné et ses partisans, les "Jacobites", trouvèrent refuge auprès de Louis XIV.
Depuis 1686, une ligue formée à Augsbourg et réunissant la plupart des princes allemands, s'opposait aux desseins hégémoniques de la France sur l'Allemagne rhénane.
Lorsque le pacte de Vienne fut signé le 9 mai 1689, et que presque tous les grands états d'Allemagne, la Maison d'Autriche, les Provinces-Unies, l'Angleterre, la Savoie et l'Espagne s'allièrent contre Louis XIV, celui-ci décida de rétablir Jacques II sur le trône.
Il voulait porter la guerre en Angleterre, mais la "campagne du large" donna peu de résultats.
C'est ainsi que s'élabora en 1692 le plan d'un débarquement du côté de Portland, mené par Jacques II, avec 15000 hommes et 4000 cavaliers.
L'appareillement de 50 vaisseaux était prévu pour le 15 avril afin de couvrir l'opération. En théorie, la France disposait de 90 vaisseaux, tandis que les Anglais et les Hollandais en comptaient 124. Leur commerce exigeant 35 bâtiments pour sa protection, les forces étaient égales. Mais il fallait que les Français soient prêts pour le 15 avril et que leurs ennemis ne puissent pas se rejoindre avant le 15 juin.
On confia l'exécution de ce plan au vice-amiral Anne-Hilarion Costentin de Tourville (1642-1701), commandant en chef de la flotte française.
Mais les arsenaux français prirent du retard. Ce ne fut que le 12 mai que Tourville put prendre la mer avec seulement 39 vaisseaux, rejoints par les 5 navires de Villette-Mursay. 44 vaisseaux, 20900 hommes et 3140 canons, firent donc route vers la Hougue dans la rade de laquelle 12 bataillons irlandais et 9 français, des bâtiments de charge et bientôt 12 escadrons de cavalerie rassemblés au Havre (voir
Le Havre), les attendaient.
Le 29 mai 1692, vers 4 heures du matin, fut signalée la flotte ennemie à 7 lieues au large de la pointe de Barfleur, composée de 99 vaisseaux, sans compter les frégates, les brûlots et autres bâtiments. Les Anglais et les Hollandais s'étaient rejoints plus tôt que prévu, mais Tourville ne reçut pas à temps les contre-ordres émanant de Versailles.
Après avoir tenu un conseil de guerre, Tourville décida de combattre.
Le combat s'engagea vers 10 heures du matin ce 29 mai 1692, au large de Barfleur : Tourville attaqua violemment le centre de la ligne ennemie. A la faveur de la brume, les Français s'échappèrent à 10 heures du soir.
Du côté anglais, 5000 hommes étaient hors de combat. Les Français avaient 1700 hommes morts ou blessés mais n'avaient perdu aucun navire.
Tourville choisit de passer le raz Blanchard, situé entre la pointe de la Hague et l'île d'Aurigny, pour regagner ses bases.
6 vaisseaux firent route vers la Hougue et 3 autres vers Brest en passant au large. Mais si 22 navires réussirent à franchir le raz, 13 ne purent passer assez vite pour braver le courant et furent repoussés vers les ennemis tout proches.
Tourville avait embarqué sur l'Ambitieux. Le Soleil Royal, L'Admirable et Le Triomphant s'échouèrent à Cherbourg où ils furent incendiés par leurs ennemis.
L'Ambitieux, Le Merveilleux, Le Foudroyant, Le Magnifique, Le Tonnant, Le Saint-Philippe, Le Terrible, Le Fort, Le Fier et Le Gaillard se dirigèrent vers la Hougue et y mouillèrent.
Le 2 juin, les six plus gros navires étaient échoués du côté de l'îlet, six autres du côté des Hoguets, derrière le fort de la Hougue. A l'arrivée des ennemis, le marquis de Villette mit le feu à L'Ambitieux. Le 3 juin, ceux-ci brûlèrent les autres vaisseaux de guerre, mais les Français, matelots et soldats, réussirent à défendre une partie des bâtiments de charge.
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