icotit picture Normandie Web : Saint-Vaast-la-Hougue
Région : Basse-Normandie || Département : Manche || Canton : Quettehou || Habitants : 2148 || Auteur : Natacha Robert - robertn@paris.iufm.fr

Curiosités : Troisième port de pêche de la Manche, Station balnéaire, ville fortifiée par Vauban, Port de plaisance, Musée maritime de Tatihou
Célébrités : Max-Pol Fouchet (1913-)

Accueil : Manche : Canton de Quettehou : Saint-Vaast-la-Hougue : Saint-Vaast-la-Hougue - Histoire : 1756

1756

ETAT DES LIEUX EN 1756 Caserne de Tatihou En 1756, les environs de la Hougue étaient défendus par des batteries et des forts, mais le manque d'entretien régulier en avait accéléré la dégradation.
En 1692, l'île de Tatihou comportait déjà des redoutes et le fort de l'îlet. Après la fameuse bataille, on construisit sous la surveillance de Vauban, deux tours à canons, l'une sur l'île et l'autre sur la pointe de la Hougue. Elles sont toujours debout. L'île de Tatihou resta telle quelle pendant tout le XVIIIème siècle, avec la ferme retranchée, la tour, la batterie carrée de l'îlet.
De plus, lorsque l'épidémie de peste de 1720 se déclara à Marseille, on craignit que le lieu de quarantaine du Havre (voir Le Havre) ne suffise pas. Un arrêt du Conseil d'Etat du 16 août 1721 choisit l'île de Tatihou. Le lazaret ainsi construit fut sans doute mis en service dès 1722 pour recevoir les vaisseaux entrant dans la Manche en provenance d'Italie, d'Espagne et du Sud de la France.
En 1754, le fort de la Hougue comportait, entre autres, deux corps de garde, une cantine, une caserne et des bâtiments réservés à l'artillerie, mais leur état général était déplorable. La "tour-Vauban" servait de poudrière. LES ETUDES PREALABLES SUR LE TERRAIN Arrivé de Strasbourg au Havre le 26 mars 1756 pour être employé à la suite de l'équipage d'artillerie, Jean-Jacques du Portal gagna la Hougue le 5 août suivant. Le 9 août, il informe par lettre M. Machault d'Arnouville, secrétaire d'Etat à la Marine (1754-1757), de ses nouvelles fonctions. Déjà, l'ingénieur se plaint de n'avoir pas assez de temps avant l'arrivée du maréchal-duc de Belle-Isle, ministre de la Guerre (1758-1761), pour établir un projet et son mémoire. Il lui faudrait un second dessinateur. Sur place, les ingénieurs sont logés chez les habitants. Les loyers qui leur sont versés sont indexés sur ceux en vigueur dans la région. Du Portal a pour hôte un certain Boucher, pilote de son état, qu'il tient pour l'un des sept meilleurs de la Hougue. Cet homme lui est bien utile puisqu'il peut lui faire découvrir les environs et lui donner des notions de navigation, car l'ingénieur n'avait jamais vu la mer avant son arrivée au Havre. Lorsque les opérations de reconnaissance du site furent effectuées, du Portal dut avancer des sommes importantes : il a notamment donné 41 livres 16 sols (1 sou=12 deniers; 1 livre=20 sols; 1 louis d'or= 4 écus ou 24 livres) aux matelots de la Hougue pour avoir participé aux sondes, nivellements, et avoir fait différentes courses en mer. Le bombardier Monplaisir a été rémunéré 30 sols par jour, du 3 août au 31 octobre, nourriture comprise, pour des écritures journalières. Du Portal lui a donc versé 135 livres. Un soldat du régiment Dauphin nommé Nerville a effectué 33 journées de dessin en août et en septembre : il a reçu 66 livres. Tilman, le dessinateur "en titre", payé du 1er avril au 31 octobre à raison de 60 livres par mois, tous frais compris, pour son travail au Havre et à la Hougue, a reçu 420 livres. Un deuxième dessinateur originaire de Caen, nommé Le Sueur, fut embauché dans le dernier trimestre de 1756. En octobre 1756, les recherches de toutes les ressources du pays en matériaux de construction et des moyens de leur transport, ainsi que les observations sur les bois de chêne et de hêtre pour les charpentes sont terminées. Du Portal sait qu'à Sainte-Marie-du-mont, dans les bois du prince de Soubise, on peut trouver environ 2000 pieds de chêne, transportables par bateaux.
A cette époque, les bons fendeurs et tailleurs de pierre qui exploitent les carrières de Réville et de Monfarville, sont originaires des paroisses du Gast, de Clinchamp et du Champ du bout, proches de Vire. Les ouvriers de Quinéville leur servent d'aides.
Les carrières de Morsalines ou de la Pernelle peuvent fournir le moellonage nécessaire à la maçonnerie. A trois lieues et demie (1 lieue=4 km environ) de Saint-Vaast se trouvent les paroisses de Saint-Germain-de-Tournebue (Tournebut) et Uberville (Huberville) où l'on pouvait s'approvisionner en chaux. Cependant, les chemins y menant étaient impraticables en voiture 8 mois sur 12, et difficiles à emprunter le reste du temps. Il fallait donc les aménager. En prévision du creusement du port, du Portal se pencha sur le problème des cure-môles, bateaux pontés sur lesquels se trouvait établi un appareil qui faisait agir de vastes cuillers qui nettoyaient ou creusaient le fond de la mer. Celles-ci se vidaient ensuite, par une trappe ou une bascule, dans des bateaux tels que les marie-salopes. Il en fallait deux pour un cure-môle.
En janvier 1757, du Portal proposa de creuser, suivant la disposition de l'entrée du port projeté, une fosse de 250 à 300 toises de longueur (1 toise=6 pieds=1,949 m) et de 40 toises de largeur, par le moyen de 25 cure-môles et de 50 marie-salopes, pour pouvoir le faire en six mois. Cette fosse aurait permis, d'une part, d'accueillir 8 à 10 vaisseaux avec 2 ou 4 frégates, d'autre part de constater pendant la durée de la guerre de Sept Ans déjà engagée, si la mer ne faisait pas de rapport de sédiments.
Mais en 1761, la fosse prévue n'était toujours pas creusée. Retour à Saint-Vaast-la-Hougue - Histoire
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